Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Shotgun
Shotgun
Publicité
8 février 2006

Lilas

Ou comment changer d'humeur en quelques minutes.

Je descendais du bus, ruminant des pensées acides sur mes congénères lycéens, collégiens. Vous savez, ceux qui s'habillent tous pareil, qui ont le même parlé si peu littéraire, si peu chantant, tous la même voix, même les gonzesses. Ces mecs en jogging plus ou moins moulant, leurs baskets blanches ultra cirées, leurs vestes mi-longues à capuche en moumoute les gênant lorsqu'ils veulent bouger la tête d'un quart de millimètre, sans oublier qu'ils mettent leurs mains baguées d'or puant le faux à des kilomètres à la ronde, dans des poches se trouvant au niveau de leur nombril, leur donnant un très gros bide. Puis leur démarche, les jambes écartées, à peine dépliées au niveau du genou, comme s'ils marchaient avec des échasses, quelque chose de très saccadé. Et oui ! Leurs oreilles même pas percées mais ornées de bijous aussi moches que leurs bagues, imitant le logo Chanel. N'omettons pas leurs petites amies. Petites pisseuses, faisant plus agées que leur maman, elles aussi s'habillent toutes pareilles. Un jean délavé, taille basse, avec des petites poches sur leur gros cul bien mis en valeur par une veste au-dessus de la taille, le plus souvent blanche ou rose pâle. Et aux pieds, des bottes en daim marron leur serrant les mollets. Leurs cheveux mi-longs, à l'imitation de Beyonce ou Jenifer Aniston, plongeant, la frange sur le côté du front, bien plaquée, leurs bouts de cheveux tous abîmés par des couleurs blondes alors que leurs racines sont brunes, et le plus souvent ondulés, sans doute pour être sans cesse dans le vent.
Ils me dégouttent, pas un de différent. Et je me les tape tous les matins et tous les soirs dans les transports en commun, quelle chance d'habiter sur le chemin d'un lycée ! Mais le pire c'est que ça ne s'arrange pas avec l'âge. A l'IUT, on trouve les mêmes, le plus souvent en Com, Tech de Co ou carrières sociales. Ceux-là même qui emmènent en boîte leurs petits frères pour aller draguer les petites soeurs de leurs copines de classe. Mais la petite sera-t-elle plutôt intéressée par le plus vieux ou le plus jeune ? Le plus vieux saura-t-il faire la différence entre les strings des deux soeurs ? Quoi de plus normal que les gamines avortent à 14 ans ? Quoi de plus normal que je passe pour une collégienne dans un salon du livre pour la jeunesse où grouille toute une horde de vrais collégiens ? Tous pareil. Seule compte l'apparence superficielle. Artificielle. A celui qui dépucellera la plus bandante du collège, sans doute celle dont le jean laissera apercevoir la raie du cul en plein hiver. A celle qui se fera troncher la première et qui dira à ses copines que c'était trooooooop bon, mais que la prochaine fois elle essaiera avec un autre, probablement à celui qui lui fera écouter un nouveau groupe de rap.
Ils me débectent.

Bref.

J'étais donc très énervée par ce phénomène de masse dans mon bus. J'arrive chez moi, je passe à la boîte aux lettres. Petite panique en voyant une lettre de l'IUT, mais on me rappelle seulement que je dois rendre ce putain de livre de socio. Puis y'a les inrocks, et dedans le CD. Et... La merveille.

Premier extrait de Monsieur Gainsbourg Revisited. The Rakes, en anglais, chantent Le poinçonneur des lilas, ça donne Just a man with a job. Une basse présente, et la batterie et la guitare qui rappellent la mélodie originale. L'anglais passe très bien sur les accélérations des vers, et la guitare sonne seventies, me faisant penser légèrement à ses albums à LUI à cette époque. Cet extrait promet une magnifique merveille pour la suite... Je suis aux anges et euphorique.

gainsbourg1

~ Oreille ~ Just a man with a job ~ The Rakes

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Disons que y'a certains jours où tu les remarques plus que d'autres...
N
Quel realisme dans la description, on s'y croirait! (je compatis à la douleur que doit t'apporter ce spectacle)
Publicité