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Shotgun
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20 février 2006

You're the truth, not I

Allez, on remets ça. Est-ce que cette fois on refera le remix de Héroïne ? Ou juste que je te chanterai ou que tu me chanteras She Night ? J'sais plus. J'sais plus rien. Ca me tombe sur le coin d'la gueule, je m'y attendais pas. C'est vide de sens, c'est presque vide de son. Juste l'eau qui tombe sur le toit et qui me bercera pas, juste les voix qui parlent à travers la porte, juste moi qui me brûle les lèvres avec un mégot éteint, juste moi qui a mal au cul sur ma chaise, juste moi qui va torturer mes draps en les inondant de larmes amères et de regrets. Juste ces quatre petites photos sur mon mur. L'une qui a le regard baissé avec un sourire coquin, l'une qui a les doigts devant ce sourire pour tenter de le cacher, l'une qui me regarde avec des yeux d'un bleu transparent, laissant apercevoir derrière elle un poster de Placebo et la dernière qui éclate de rire avec les cheveux dans le visage. Ca fait du mal, ça fait du bien. Ca rassure même pas. Ca donne juste envie de vomir ces larmes qui bouillonnent aux bords des yeux et qui coulent doucement le long de ma gorge pour tomber entre mes seins et mourir sur le tissu de mon gilet.
Je vais bien finir par me vider de tous sentiments. A force de tout donner, il n'y aura plus rien, plus une once de sensations, de sentiments. Je ferais une fois de plus semblant de rien et je pardonnerais, car je peux pas m'en passer. Dieu que c'est douloureux.

Ma clope n'a plus de goût. La chanson me tue les tripes. Il est loin le temps où sur le forum je lui parlais pour attirer son attention sur moi. Où ensuite on s'allumait en direct sur ce même forum simplement pour faire chier les administrateurs. Puis est venu le temps de la dépendance, de l'attache trop forte qui fait mal. Alors on s'accroche tant bien que mal, on se raproche de plus en plus, on s'avoue les plus petits secrets inavouables et on croit se connaître et on s'est jamais vu. Puis c'est le temps de la jalousie, d'une amitié qui dépasse, d'un amour trop fort qu'on sait pas quoi en faire. Puis c'est le temps des disputes, des larmes et le retour à la normale en se demandant quand reviendra la prochaine tempête. Le temps est calme, serein, on se fait confiance, on s'aime, on veut se voir. Puis un petit quelque chose se déclenche et le ciel se couvre et tout explose, une fois de plus. Est-ce utile de recoller les morceaux ? On parle de survie. La sienne, sans moi. La mienne, avec elle. Serait-ce le temps de la destruction maintenant ? J'peux pas y croire, j'ai pas envie d'y croire. J'ai proposé la pire des choses et elle a accepté. Je pensais pas qu'elle accepterait, je l'ai fait sans réfléchir. Je me suis fait mal toute seule. Mais il se serait passé quoi sinon ? Je prie pour qu'elle ne tienne pas sans moi alors que je sais pertinement qu'elle tiendra, car elle n'est pas lâche, car elle est fière et que c'est pour ça que je l'admire.

Moi et ma gueule ravagée on se barre en tranchées, on va s'enfouir sous terre et on attend de se faire décapiter sur la place publique ou alors fusiller les yeux bandés face à elle à supplier qu'elle nous épargne. Alors voilà, plus qu'à attendre, l'abominable attente, l'abominable peur à penser que peut-être elle ne reviendra jamais. Tout en sachant qu'on s'y fera, avec le temps, mais qu'on sera juste un peu plus blasée, un peu plus amère, un peu plus triste, et un brin trop fière pour le reconnaître qu'elle nous aura marqué à vie et donné de belles choses dont le souvenir vague fera mal, puis on se dira qu'il suffit de penser aux souvenirs et on haïra toutes les autres personnes qui porteront son prénom de peur de trop les aimer.

J'arrive plus à penser. Je veux juste que cette journée soit un mauvais rêve. J'veux du beau, juste pour une fois et je veux des tunes pour aller la voir, la toucher, la sentir, qu'elle ne soit plus juste une image noire et blanche qui bouge bougeait tous les soirs en entendant ses doigts frapper sur le clavier, sa musique sortir de son ordinateur venir dans mes oreilles à des kilomètres de là, son rire et ses jurons. A quand la prochaine fois ?

100_09311

~ Oreille ~ 20 years ~ Placebo

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Commentaires
A
En mieux ou en moins bien, mais oui, je pense que ça sera différent. Et ce n'est aucun cas un reproche, juste une constatation préalable.
E
Alors si rien ne sera plus pareil, autant tout arrêter.
A
*Cecilia*J't'embrasse aussi et dit rien, ça vaut mieux pour mes propres pleurs qui commencent sincèrement à me faire chier.<br /> <br /> *Full*L'intuition, j'en ai plus, c'est pas bien grave après tout, selon elle c'est juste une "pause"... Mais selon moi, rien ne sera plus pareil, même si on le veut.
F
Je ne connais à vrai dire rien de plus que ce que j'ai lu ici sur votre histoire, mais les "choses" fortes comme ça ne peuvent pas se briser du jour au lendemain. Je ne saurais pas te dire pourquoi, mais j'ai une bonne intuition. Courage, en tous cas. <br /> <br /> Bise
C
mon dieu,mon dieu,chère Anna,t'as réussi à me faire pleurer...il y a ces mots si justes, si vrais et douloureux à lire."A force de tout donner, il n'y aura plus rien", la clope qui n'a plus de goût etc.je ne sais même plus quoi dire. je crois que tu as déjà tout dit. courage en tout cas, prends bien soin de toi...je t'embrasse
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