Physique et sans issue
Ce que la boucle est chiante. Vicieuse. Implacable. Et surtout inébranlable. Toujours pareil. Dormir, se réveiller, se lever, manger, se recoucher après avoir vérifié ses mails et savoir qui traînait sur MSN, puis se relever trois heures plus tard. Ne pas savoir quoi mettre comme musique. Taxer un paquet de clopes à son proprio qui nous fait un numéro de charme : "Ca fait longtemps que j'avais pas senti une femme, hum tu es belle, hum le parfum d'une jeune fille en fleur..." Sourire gêné, en rire un peu, se dire que ce ne sont que des blagues. Tiens donc, le père de Franck pense comme ma mère, qu'on irait bien ensemble. Ben voyons, comme si j'avais que ça à foutre de m'amouracher d'un type qui me fait la cuisine, même s'il est adorable. Moi et les couples, c'est pas encore pour demain que j'vais changer d'avis. Vous m'énervez là à vous aticher de vos soi-disants moitié de bonheur. Bonheur de mon cul oui. Tout est simplement physique, et vicieux aussi, encore une belle boucle. Bestials et pervers. Voilà ce que nous sommes. Arrêtez de me faire croire à votre Prince Charmant. Celui qui vous accapare, qui vous oblige à être différente quand il est dans les parages. Et quand il est pas là, il s'en prend plein la gueule. Je trouve ça d'une hyprocrisie pitoyable. Tout ça pour quoi au fond ? Ressembler à papa-maman ? Ou même vouloir les surpasser, en se disant "jamais je serais comme eux", mais vous suivez le même chemin tracé pour vous... Non, hein, décidément, les couples, j'peux pas. Peu importe le sexe à vrai dire. Du bébé, mon amour à mon coeur tout en passant par la Saint-Valentin, et les repas en famille. Ecoeurant. Tous ces sourires guimauves de bien-être. Pas que je sois aigrie, ou jalouse. Simplement que ça ne m'intéresse pas. Si encore je trouvais un jour l'âme soeur, j'dis pas... Mais j'ai bien dit SI.
Si tu pouvais un instant t'éclipser et me retrouver ailleurs, dans un joli rêve sans entraves. Où on ferait le sexe tout le temps, des han han pleins nos murs, sans blesser personne. Te voir me fout la nausée. Et bien oui, en fin de compte, j'suis amoureuse. Mais chut. Et puis, tout simplement, cette histoire est complexe, sans doute ce qui me séduit le plus chez cette personne, allez savoir... Ca me ronge de l'intèrieur petit à petit et j'en reste des heures dans mon lit, abasourdie que cela m'arrive à moi, de sentir les larmes juste au bord de la gorge, juste un malaise présent tout le temps. Juste une envie de crier que c'est injuste. Alors je rêve parfois que je l'enlève, que je tisse des tresses entre nous pour que plus personne ne nous éloigne. Comme ce train que je me demande si je dois le prendre. Quand j'y pense. Je sais que je le veux tout au fond de moi, que j'accepterai tout, et surtout le partage, le mensonge et la jalousie. Mais j'ai un peu peur du trajet de retour. Je suis même pas partie que j'en ai déjà peur. Et j'ai peur aussi du regard. De tous les autres. Car finalement je suis bien égoïste, je veux tout garder pour moi, ne rien dire, sauf à cette personne. Mais j'ai cette furieuse impression de passer pour quelqu'un d'autre. J'en ai des nausées. Puis ça passe. Rage de ne pas pouvoir le dire clairement, de ne pas le faire comprendre. Mais les troubles, même si parfois ils sont doubles, ils sont bien souvent masqués, ils sont souvent des idéeaux innacessibles, des belles choses bien trop irréelles. Et je ne sais plus comment penser. Voilà, moi petite couillonne, je suis amoureuse d'un nuage qui disparait dans le vent et qui s'amenuise. Et je crois que cela ne me rend plus si triste, du moins aujourd'hui. Serait-ce que moi aussi j'ai trouvé cette âme-soeur ? Serait-ce que j'espère que mes rêves soient réels ? Serait-ce que j'espère que mes cauchemars s'évanouissent ?
Je sais pas. Mais aujourd'hui je trouve ça plutôt pas mal, plutôt joli, plutôt tendre et très fleur bleue. Je me trouve même vachement conne à dire tout ça. Mais je crois qu'il fallait que ça sorte, puisque je ne le dis à personne avec des mots parlés, puisque je ne peux même pas lui dire en vrai, puisque je ne sais que l'écrire maladroitement. Parce que je suis prête à tout pardonner, et à ne plus être jalouse de personne que je ne connais même pas. Même si je les aime bien tout de même mes caprices...
Enfin toujours est-il que j'aime pas les couples.
~ Oreille ~ Debout ~ Ellista
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)