Saturation

Trop de mots sautent aux yeux, trop de dates, tout se mélange et tout s'amenuise. Je suis faible, feignante, je ne veux pas réviser. Je fais tout pour ne pas le faire. Me réveiller si tard, regarder de la merde à la télé, prendre trois douches, faire la lessive, la vaisselle, préparer à manger et ne pas manger finalement, passque ça aussi j'ai la flemme. Je m'en fous, je sens bon et je fais de beaux rêves étranges. Et j'ai mal à la tête et la gorge serrée de stress. Je passe mon temps sur You tube à fumer et m'extasier. Je lis sans comprendre, je n'ingurgite plus rien, ça sert à rien. je préfère faire une pompe pour certains cours et d'autres y aller les mains vides, l'esprit embrouillé et le ventre noué. Saleté d'exams qui me font réveiller en sursaut quand je dors. Tout foirer. Vivement lundi finalement et ce fichu stage où je saurai pas faire une enquête et encore moins me servir d'excel. Mais au moins je serais débarassée et je baignerai dans mon élément.

Prévisions pour l'année prochaine. Foutre plein de tunes dans des dossiers en sachant que je ne serais pas prise mais j'aurai bonne conscience de l'avoir fait... Paris ? Grenoble again ? Je me retrouve comme il y a deux ans, à flipper et ne pas savoir où aller, à nager dans le vide en brassant de l'air pour donner l'illusion. Ca, je sais faire, l'illusion, très bien même. Je veux finalement vivre au Havre, voir les docks, le gris, la pluie et relire les pièces de Bernard-Marie Koltès en imaginant une vie qu'il a peut-être eu avec Patrice Chéreau. J'en ai déjà marre du soleil, je longe déjà les murs en quête d'un peu d'ombre, les mains dans les poches, la clope au bec et le sourire à fleur de peau en écoutant Anabelle péter un câble et dire des conneries. Je suis trop bon public et ça me rassure et j'adore ça et j'en redemande. Vivement le concert de samedi, me mettre en sueur et sautiller en regardant de belles personnes éructer des paroles plus ou moins sages.

J'ai décidé de passer mon temps à écouter Fashion TV sans les images, de la bonne musique par ci par là (de Gainsbourg à la BO de Velvet Goldmine), et sinon de la musique abrutissante pour ne pas penser et regarder le ciel un peu bleu. Je me demande pourquoi lorsqu'on est gosse on dessine les nuages bleus alors qu'ils sont blancs. De toute façon, j'ai jamais su dessiner, je préfère utiliser mes doigts à autre chose de bien plus sécurisant et constructif...

Je sature, je me force et je déteste ça. J'suis plutôt du style à me laisser aller et attendre patiemment que quelque chose arrive tout en écoutant mon ventre gargouiller. Arrêtez de me faire rire vous autres, gens ridicules (je tairai les noms passque j'ai pas envie de faire l'inquisitrice aujourd'hui). Oh, fuck off !

~ Oreille ~ Le seigneur des toits ~ Nicola Sirkis

[edit : vouloir péter la gueule à mes collocs qui applaudissent et encourage la télé sur des joueurs de foot... bordel]