Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Shotgun
Shotgun
Publicité
20 février 2006

Je veux juste un brun un brin pervers

Je savais déjà que les larmes étaient salées, mais je ne savais pas qu'elles étaient chaudes. Elles brûlent ma main et je les regarde s'écouler sur la peau, faisant des rigoles ; impuissante, et je peux pas m'empêcher de penser que c'est beau, finalement. Oui, ça rend triste les yeux mouillés et le maquillage qui fait des traces noirâtres marquant un peu plus les cernes, et en plus ça rend beau.
Non, je me trouve pas pathétique à faire des bouillons de rage aux coins des lèvres. Oui, je trouve ça faible. Et oui, oui, oui je m'en contrefous de ce que vous pouvez penser. Ca fait du bien, tout simplement. Mais ça ne règle rien. J'aimerai dire "même pas mal", j'y arrive pas encore.
Tout est prétexte à la chialerie toutes les cinq minutes. Un bulletin de notes plus que médiocre me laissant présager un avenir plus qu'incertain. Une amie qui se barre pour revenir on ne sait quand. Une fille qui me raconte sa tristesse d'être amoureuse de sa meilleure amie. Une histoire d'amour gay qui s'annonce mal mais qui finira sans doute bien. La meilleure amie qui m'abandonne en cours pour me dire "ça va aller, t'es sûre ?", j'en ai ravalé quelques unes et j'ai courru m'acheter des cigarettes.
Ma mère me dirait que je pisserai moins au lit. J'ai plus l'âge de pisser au lit, mais visiblement j'ai encore l'âge de chialer comme une madeleine pour un oui ou pour un non.

Alors je saute sur mon lit, je m'enferme sous mon drap, je sers compulsivement mon oreiller et je me frotte et j'oublie. Puis quand c'est fini, je regarde le plafond, je me sens comme quelque chose d'inutile (oui, ça, ça fait pathétique, mais j'y peux rien hein, on gère pas tout non plus) et je pleure encore un peu. L'odeur est âcre et monte au nez, épouvantable. Des images qui sursautent. Ne penser à rien. Juste ce brun au-dessus de moi qui marche nonchalement et me traite comme une chienne, ne sachant plus très bien si j'aime ça. Il repart avec sa guitare, il traverse le plafond, il laisse un goût de déjà vu mais de jamais pris. Alors je sers mon oreiller un peu plus fort sur mon visage, je ne veux plus de visions. Et je suis vide mais le coeur est lourd.

Ca pleuvait un peu dehors, je suis rentrée à pieds, cette putain de chansons dans les oreilles qui ne veut jamais s'arrêter et cette fois ça coulait un peu de l'intérieur et j'ai courru jusqu'à chez moi pour que ça puisse couler de l'extérieur, par tous les côtés, yeux et cuisses à l'unisson. J'aime à penser qu'une fille qui jouit en pleurant c'est sacrément beau. Mais après ça colle de partout. Une douche s'imposerait mais j'ai la flemme de m'extraire des draps, de laver mes jambes et d'essuyer mes yeux. Je dois bien rester une heure sur ce fichu lit aux draps souillés à ne rien retourner.

Vous savez, "la peau de chagrin", je vais l'éplucher et en faire une jolie poubelle remplie d'ordures puantes, en faire ma marque de fabrique. Ca sera bien ça.

~ Oreille ~ 20 years ~ Placebo

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité